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SUR LES TRACES EN PLASTIQUE DE MAGELLAN
De la plastique du monde à un monde de plastique
Le plastique c’est fantastique dit la chanson, et le caoutchouc super doux. Mais ce chimiste anonyme qui connaît bien « la chose » dit aussi que ce matériau symbole de modernité n’aurait jamais dû sortir des laboratoires! Et pourtant, il en est sorti, et bien sorti, telle une créature du docteur Frankenstein hyper cool car tellement pratique… Il sert pour tout, modelé par l’humain à l’infini. Il s’est répandu partout jusqu’aux confins des mondes terrestres et sous-marins. Et voilà qu’à son tour, c’est lui qui modèle l’humain de ses effets environnementaux et désormais sanitaires.
L’installation graphique et photographique proposée par la Fondation Pacifique et l’association Oceaneye raconte une petite partie de cette histoire cauchemardesque qui ne fait que commencer, la colonisation du monde par le plastique, et éclaire l’ambivalence de notre relation avec ce matériau devenu indispensable dans notre vie de tous les jours. Sous l’oeil du photographe genevois Fred Merz, qu’ils sont étonnants, ces fragments magnifiés de microplastiques, dans leur foisonnement de formes et de couleurs chatoyantes. N’appartiendraient-ils pas au monde végétal? Animal? Minéral?
Non, ils sont bel et bien des débris plastiques, trouvés dans quasiment chacun des 208 échantillons d’eau de mer collectés par le voilier Fleur de Passion et analysés par les biologistes d’Oceaneye dans le cadre de The Ocean Mapping Expedition, tour du monde de 4 ans et demi dans le sillage de Magellan, d’avril 2015 à septembre 2019.
Si bien que 500 ans après la première circumnavigation, force est de constater que la plastique du monde a cédé la place à un monde de plastique. L’idée d’une planète Terre que l’on pourrait modeler selon notre bon vouloir et en toute impunité s’efface devant la réalité d’une pollution - plastique - à grande échelle. Avec quelles conséquences environnementales, voire sanitaires?